Descente du Maroni : De Maripasoula à Apatou – Oct 2010

Soumis par lydia .lemmet le 05 novembre 2010, 20:42

Descente du Maroni : De Maripasoula à Apatou - Oct 2010
Ce seront finalement 8 jours de pagaie qui nous auront été nécessaires pour parcourir les quelque 200 km séparant Maripasoula d’Apatou. Un merveilleux voyage sur un fleuve magnifique et surprenant aux habitants excessivement généreux et accueillants. Je propose ici de vous faire partager notre petite aventure en images. Bon voyage !C’est à Maripasoula que se forme notre équipe. Didier, Richard et moi-même y rejoignons Céline en milieu de journée. Après une installation au gîte de Richard Gras, nous partons à la découverte de la ville et de ses auberges accueillantes.

Dans l’après-midi nous sommes rejoints par Pascale. L’équipe au complet, nous donnons nos premiers coups de rame pour nous rendre sur la rive surinamaise, histoire de compléter nos courses. Une rive plutôt animée en cette fin de journée…

d’où l’on peut voir Maripasoula côté fleuve :

Après une première nuit en hamac, nous prenons notre dernier petit déjeuner pain-beurre-confiture avant le grand départ !

Le fleuve est large sur cette première portion :

Nous progressons à un bon rythme et à l’heure du repas Papaïchton n’est plus très loin. Une pause pique-nique/sieste s’impose néanmoins, parfaitement mise en pratique par certaines… des habituées, de toute évidence !

… tandis que Didier potasse à fond son GPS !

C’est plein d’une énergie renouvelée que nous poursuivons notre descente ….

…avec quelques séances de natation pour Céline. On ne sait pas trop si c’est Céline qui poursuit Didier : « Promis Didier ! je ferai plus la sieste sur le canoë ! » .. ou si c’est Didier qui tente de raisonner son équipière : « Reviens Céline ! plus que 170 km ! C’est in the pocket ! »

Toujours est-il que Papaïchton est rapidement en vu :

… et que, à défaut d’un café, nous ne manquons pas d’y faire une pause soda à l’ombre d’un beau manguier…

…tout en admirant une partie du chemin parcouru :

L’après-midi nous amènera un grain rafraichissant :

qui semble décupler l’énergie des rameurs et surtout des rameuses !

Le soir venu nous arrivons sur le site d’Assissi. L’ancien village tout d’abord :

Puis le nouveau village. Le paysage est magnifique.

C’est finalement à Boniville que nous aurons le plaisir de passer notre première nuit de voyageurs, dans une grande maison avec carbet cuisine extérieur. De confortables fauteuils sont mis à notre disposition par les habitants du village… C’est le grand confort pour cette fois encore !

Le lendemain nous pouvons découvrir la végétation alentours…

…et de surprenantes maisons anciennes aux décorations traditionnelles:

Notre seconde journée sur l’eau nous amène dans la zone des Abattis Kotika. Le fleuve est parsemé d’une multitude d’îles qui génèrent une multitude de parcours. Des paysages magnifiques mais plus de villages dans ce secteur… Nous trouvons une belle dalle en bordure de forêt pour nous installer de temps d’une nuit :

Et c’est notre premier carbet bâche que nous mettons en place…

Une forte averse nous surprend en plein sommeil -sur le coup des 21h !- et met à mal certaines de nos installations. Une fin de nuit humide pour certains. Pas de quoi cependant altérer le beau sourire de Céline…

Pas plus que la détermination de Richard :

Et ça tombe bien ! car notre troisième journée de rameurs va se passer aussi hors de nos chers bateaux, avec des passages de troncs assez physiques

Mais les efforts sont bien vite récompensés par la traversée de zones superbes de verdure et de tranquillité :

Notre traversée des Abattis Kotoka se fait « plutôt » par la rive française. Cela nous permet de trouver juste à temps, une crique où puiser de nouvelles réserves d’eau. Le second objectif de ce choix est d’éviter le passage de sauts trop importants. Objectif atteint dans sa globalité, avec juste ce qu’il faut de surprises :

Un passage à la cordelle est voté à l’unanimité et nous permet de passer nos embarcations en bordure de ces eaux tumultueuses. Une belle reprise en bas du saut permet aux équipages de rejoindre un cours plus calme du fleuve.

Notre bivouac suivant se fait sur un site superbe aux roches éparses. Céline et moi croyons y voir des polissoirs…(en bas, à droite ??)

L’occasion de monter notre second -et dernier- carbet bâche, pour une nuit…sans nuages ! Dommage, nous étions fin prêts, cette fois-ci !

Le lendemain, quatrième jour dans les bateaux, nous sortons de la zone des Abattis Kotika et nous approchons du fameux saut « Lessé Dédé ». Un site superbe :

Et un saut…plutôt bruyant !

Sur les conseils experts de Didier nous choisissons un chemin de traverse, beaucoup plus calme :

A l’occasion de la pause de midi, certains changements d’équipages ont lieu et Richard revêt son habit de kayakiste… Hô, lô, lô ! Quelle allûûûûre !

De nombreux villages sont installés sur les berges du fleuves dans cette zone. Mais on ne peut malheureusement pas s’arrêter partout !!

Nous continuons donc notre route au grès des sauts rencontrés de ci-de là et jaugés de rame de pro par Didier  qui nous montre la voie ( …que nous ne suivons pas toujours – il faut l’avouer – au grand désespoir de notre guide en chef )

Et c’est ainsi qu’en fin d’après midi nous nous trouvons au niveau du village de Texas, sur la rive surinamaise. Bien que notre maîtrise du carbet bâche soit maintenant totale, nous ne pouvons résister à l’appel de la compagnie des Hommes.

Nous ne le regretterons pas. Un carbet nous est proposé à proximité de l’épicerie/débit de boisson et nous trouvons des bancs avec vue sur le terrain de foot : le bonheur !

Le lendemain, le soleil nous trouve encore confortablement installés et surtout bien reposés. (Nous sommes passés par la case « hamac » entre temps tout de même !)

A l’heure où nous quittons le village les femmes ont déjà épluché une MONTAGNE de racine de manioc (100 kg ? 200 kg?) et la phase du râpage a déjà commencé…

C’est avec des réserves d’eau reconstituées à la citerne d’une des familles du village que nous entamons notre cinquième journée sur l’eau. Aujourd’hui notre objectif est d’atteindre Grand-Santi. Céline et Pascale devraient pouvoir y trouver une pirogue pour les ramener sur St-Laurent.

Dans cette zone du fleuve nous croisons quantité de barges qui fouillent le lit du fleuve à la recherche de l’or alluvionnaire. De grosses barges :

De petites barges :

Nous trouvons un supermarché où nous offrir une boisson rafraichissante consommée sur place :

..Sous l’oeil de Môsieur Coco :

Mais il ne faut pas traîner ! Grand-Santi nous attend !

Le parcours est toujours jalonné de beaux villages..

Et en mileu de journée Grand-Santi n’est plus qu’à quelques coups de rames !

On observe ici une activité fluviale importante :

C’est sur la berge surinamaise que les filles trouveront leur piroguier. Celui-ci rentre « à vide » sur St-Laurent et accepte de les prendre à son bord. Néanmoins il n’a pas de temps à perdre ! L’embarquement se fait en moins de 15 mn et les voilà déjà parties ! (elles ont vraiment l’air tout à fait tristes !?)

Pour elles c’est 8h de pirogue qui les attendent… pour nous c’est encore 2 à 3 jours de descente pour parcourir les 106 km restants !

Nous commençons par un bon repas au restaurant avec une pensée émue pour nos camarades obligées d’arrêter le voyage à la rame et qui ont embarqué le ventre vide et avec seulement trois cacahuètes à se mettre sous la dent !

Pour notre part il nous faut reprendre la route d’Apatou ! Un nouvel équipage se forme :

Notre parcours de l’après-midi nous amène jusqu’au village de Nani.Nous y sommes accueillis par des enfants dynamiques et kayakistes en herbe

Et nous trouvons refuge dans un carbet avec vue imprenable

Le lendemain c’est un fleuve embrumé qui nous attend :(sur la rive opposée le village de A Fu Lenti)

Un peu plus tard c’est la buée de mon objectif qui me permet de faire des photos façon « Hamilton » !

Pour ce sixième jour en bateau, le début du parcours est plutôt calme :

Mais qu’on ne s’y trompe pas : ça ne va pas durer !

Nous dépassons bientôt le Tapanahoni (affluent du Maroni) et là nous attend « Poligoudou Soula » . C’est du gros !

Sur les conseils de l’incontournable TOPO GUIDE – « Le Maroni de Maripasoula à St Laurent » ( Ouvrage à ne manquer sous aucun pretexte !!) , nous empruntons sur la droite du saut un « bistouri ». En dépit de ce nom étrange tout se passe bien…

Néanmoins la suite du programme reste mouvementée avec des passages parfois périlleux mais passés de main de maître par Didier,  notre barreur en chef !

Après ces 4 ou 5 km agités nous retrouvons des zones plus tranquilles, bordées de villages…

et d’abattis bien exposés à flan de colline :

C’est d’ailleurs au pied d’un abattis que nous ferons notre pause de midi à l’ombre d’un joli carbet, avec en prime le chant du pikolèt et le café offert !

Rien de tel pour redonner un tonus d’enfer à mes deux camarades :

Ils étaient si bien partis que j’ai presque eu du mal à les faire s’arrêter au village d’Apagui, pourtant prometteur: (ici : l’école d’Apagui)

Nous ne regretterons pas cette halte. Nous obtenons sans difficulté l’autorisation de squatter le carbet cantine le temps d’une nuit et du haut de la colline environnante nous profitons d’une des plus belle vue de notre périple :

Nous attaquons le lendemain notre septième jours de rame. Objectif : réaliser la moitié du parcours restant, soit : 80/2 = 40 km … Va bien falloir qu’on y arrive un jour, à Apatou !!

On ne va pas pour autant déroger à la désormais traditionnelle pause de 10h ! Le joli petit village de Ajainso sera choisi par mes coéquipiers…

Pour des raisons qui ne m’échappent qu’à moitié ..!

Après quelques km, il est déjà l’heure du repas du midi. Nous trouvons facilement une berge accueillante :

Où des enfants nous permettent de cotoyer un instant des objets venus d’un autre temps :

Evidemment nous ne trainons pas : à peine le temps d’une mini-sieste et c’est reparti!

Notre après-midi sera consacrée exclusivement à l’activité « pagayage » (fini le shopping!) et à la tombée de la nuit ce sont les cris et les rires des enfants qui nous permettront de repérer et de rejoindre le village de Big Mountain… le dernier avant 10 à 15 km ! C’est qu’on y prend goût aux carbets d’accueil et aux séances kayak improvisées avec les enfants du village !!

Ceux là ont été bien étonnés de nous voir débarquer sur leur plage ! mais qu’à cela ne tienne ! en quelques minutes nous voici installés dans un carbet fraichement balayé !

Le lendemain les champs des coqs nous tirent de notre sommeil d’une manière à la fois naturelle et très efficace : c’est qu’il ne faut pas manquer le lever du soleil !!

Nous pouvons admirer le travail de fabrication d’une pirogue :

Et tandis que mes camarades prennent le frais sur notre terrasse privative :

…certaines petites filles surinamaises sont déjà fin prêtes pour l’école et se pressent…

Pour rejoindre leurs camarades à bord de la pirogue scolaire !

Pour nous c’est le début d’un huitième et dernier jour de rame. Ayant parcouru la veille les 40 km visés, il ne nous en reste plus que…40 ! trop cool !

Cette fin de parcours sera l’occasion de croiser de nouveau des sites superbes. Ici des roches usées : par l’eau… ou par l’homme ?

Un peu plus loin une plage de sable fin :

Et peu à peu nous approchons du tant désiré « Apatou »..Encore un passage sportif du saut Hermina et nous y voilà !

Le fleuve ici est vraiment large et nous ne regrettons pas de laisser de côté la portion Apatou-St Laurent.

D’autant qu’une famille d’accueil nous attend sur Apatou ! Ni une, ni deux, nous nous mettons rapidement à la recherche de ce nouveau refuge.

Et là, Hô, Bonheur ! Des paroles réconfortantes, des boissons gazeuses, des frites avec du poulet! Et surtout, SURTOUT, le merveilleux sourire de Marie !

Merci à tous et à bientôt pour de nouvelles aventures sur l’eau !