Petit Saut

 

 

 

 

 

 

Sur une branche morte, un faucon des chauves souris nous regarde arriver. Qui d’autre que lui pourrait espérer trouver à Petit Saut quelque réconfort? Les kayaks de l’ASPAG pénètrent au plus profond de l’ancienne forêt, inondée depuis une vingtaine d’année, mais dont les arbres tiennent toujours sur pied.

Un peu de pluie, aucune couleur, l’ambiance glauque au programme de l’ASPAG est bien au rendez-vous.

Mais heureusement pour nous, une lumière un peu plus favorable permet une observation exceptionnelle d’épiphytes, d’apercevoir sur les rives une forêt bien vivante quant à elle.

Après quelques heures de pagaie, nous sommes arrivés sur la crique Plomb, au bout d’un des bras les plus courts. Avec peu d’eau, la crique était bien claire et tranquille à remonter sur les premières centaines de mètres, et trop étroite assez rapidement ensuite. Elle offre une berge accueillante et d’autant plus dégagée qu’elle est un lieu de passage assez fréquenté. À quelques dizaine de mètres de la rive, un layon suit le cours de la rivière. On y trouve des tas de graviers recouverts de végétation signes d’un chantier d’orpaillage inexploité depuis plusieurs années. Le layon continue, et en remontant la rivière croise d’autres gravières et bassins de sédimentation. exploités de plus en plus récemment au fur et à mesure que nous remontons le cours de la crique. Nous nous sommes arrêté de remonter le layon de plus en plus boueux au trois ou quatrième site, il continuait et est visiblement parcouru assez régulièrement. Un site exploité un peu plus haut? Juste aujourd’hui un layon de passage permettant de relier plus discrètement le Brésil à Saint-Élie?

30 carcasses de voitures brûlées sur le bord de la route, pluie, arbres morts, traces d’orpaillage, tous les ingrédients d’une sortie glauque étaient là, et pourtant tout le monde est revenu content d’avoir fait cette sortie. Une ambiance inhabituelle, il faut la faire. Mais pas trop souvent. Et pas en période de déprime.