« Explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d’autres civilisations et au mépris du danger, avancer vers l’inconnu »… et c’est ainsi qu’à Pâques 2025 :
Le projet originel consistait à atteindre le saut Latidine 18,50m depuis le dégrad de Petit Saut en 5 jours, du mercredi au dimanche, entièrement à la pagaie, avec une équipe de 3 pagayeurs de bon niveau.
Mais…
JOUR 1. En arrivant au dégrad le mercredi matin, une barge était en train de charger du fuel pour transporter jusqu’à Saint-Elie. Même pas besoin de négocier pour que l’on puisse charger le canoë, nous voilà partis. Après 2h30 de trajet, il nous laisse à PK6, d’où nous continuons à remonter la crique Tigre.
Déjeuner à PK6, où la barge nous a laissés
Dès que la crique se resserre, l’eau devient turbide et peu engageante. Nous dépassons la crique Serpent, les rives sont largement inondées et marécageuses. Dès que nous trouvons un coin au sec où monter le bivouac, nous nous arrêtons de crainte de ne pas trouver d’autres spots. Il est 16h15.
JOUR 2. Départ 9h, le courant est fort, l’eau turbide. Nous remontons laborieusement, les biceps commencent vite à chauffer. Nous finissons par arriver au niveau de la crique Latidine, reconnaissable à ses eaux orpaillées, vers 13h, après quatre heures d’efforts soutenus. La crique Latidine ? Nous avons donc dépassé le saut Latidine sans le voir, noyé.
Confluence de la Latidine orpaillée et de la crique Tigre, beaucoup plus belle
Nous repartons rapidement pour espérer atteindre le gros saut Latidine le soir même. Le courant forcit toujours, mais la crique est plutôt large, donc il arrive que le canoë frotte les cailloux. Nous craignions que la crique soit beaucoup plus encombrée après la Latidine, mais les chablis restent pour la plupart tronçonnés et ne nous posent pas de problème particulier. Vers 18h nous arrivons finalement en bas du saut. Trop tard pour espérer remonter en cordelle ou portage pour bivouaquer juste au pied, mais il y a une zone dégagée après la dernière marche où nous nous installons. La journée a été particulièrement intense.
JOUR 3. La matinée est consacrée à l’exploration du saut, à pied. Le nom n’est pas volé ! Plusieurs marches impressionnantes, une largeur tout à fait respectable, le saut est vraiment beau et recouvert d’eau – même si l’on voit qu’il devait y avoir pas loin d’un mètre en plus encore récemment.
Le saut Latidine (moitié supérieure)
En fin de matinée nous repartons. Le niveau d’eau a commencé à baisser, c’est une bonne nouvelle pour la descente qui sans cela aurait été vraiment sportive. Nous nous arrêtons pour bivouaquer dans un méandre magnifique, juste avant d’atteindre la zone marécageuse, après nous être laissé glisser pendant deux ou trois heures.
JOUR 4. Départ matinal pour avaler les kilomètres. On arrive rapidement sur le lac, on avance bien mais tout se gâte au moment de trouver un bivouac. Pas de berge accessible, tout est très escarpé ou encombré. Alors que nous avons décidé de chercher un bivouac depuis 16h30, nous ne trouvons un spot qu’à la nuit tombée, au niveau de la crique Bois Bœuf. Nous entendons couler une cascade juste derrière le chablis qui barre l’entrée de la crique.
JOUR 5. Fin du trajet, nous arrivons au dégrad vers midi, après trois heures de pagaie environ.
En bref :
- Crique orpaillée jusqu’à la Latidine, très jolie après.
- Saut magnifique et qui vaut le voyage.
- Bon niveau d’eau pour admirer le saut, mais remontée vraiment sportive – bon niveau technique nécessaire + endurance.
- La dépose à PK6 nous a quand même bien aidé. C’est sans doute faisable sans, mais avec une journée supplémentaire pour être serein.
Bonus : quelques images du saut en novembre 2023… et coucher de soleil sur Petit Saut