OUANARY Novembre 2014

La sortie a commencé par une étape à l’ile du soleil, située entre Brésil et Guyane. Ce minuscule îlot possède un carbet sur pilotis dont la terrasse  est recouverte de plantes. Levé tôt pour profiter de la marée descendante, nous     avons été obligé d’attendre 2 heures de plus, correspondant à la différence avec l’horaire du Larivot, non prévu, ce qui nous  a permis de profiter du levé du soleil sur le Brésil.

Nous arrivons à Tampak rapidement, mais le village est vide. Les habitants sont tous à l’abatis. Village bushinengé isolé sur l’Oyapock, une quinzaine d’habitants y vivent encore. Plusieurs édifices religieux sont rassemblés au coeur du village.

Le courant est fort mais les vagues et le vent nous ralentissent un peu. On fait quand même des pointes a 9km/h.  C’est en début d’après midi que nous arrivons à Trois Palétuviers. Nous installons nos hamacs  sous l’auvent de l’école primaire très gentiment accueilli par la population Palikur.

Le lendemain il n’y a pas de vent et le fleuve est particulièrement calme,  et après avoir passé la montagne Bruyère, nous remontons la Ouanary sur quelques kilomètres pour arriver au village .

Des monts de l’Observatoire on aperçoit tout l’estuaire de l’Oyapock. Au loin la montagne d’Argent se détache. Nous n’auront pas le temps d’y aller, l’aller retour dans la journée semble audacieux, mais une prochaine expédition est déjà prévue.

De nombreuses pistes permettent de se rendre aux différents abattis qui abritent souvent des gragiris en fond de vallée. Sur les hauteurs on peut accéder aux différentes tables d’orientation.  Si la cascade est pratiquement inexistante en saison sèche , des points d’eau permettent de se rafraichir lors de la promenade.  Une exploration de la Ouanary à l’aube du troisième jour permet à Didier de s’essayer au Kayak de mer. Au loin Nadine et Jean avec leur biplace iront jusqu’à Pays-Indien.

Si le  brun domine, certains aiment à ce parer de bleu, comme cette dendrobate  présente malgré la saison sèche ou les aras bleus qui nous ont accompagné par dizaines  sur la Ouanary.

Le matin des milliers de perroquets partent de leurs dortoirs pour aller sur les aires de nourrissage et passent au dessus du village.

C’est le dernier jour que nous allons jusqu’aux ruines  de l’habitation la Ouanary guidé par un habitant qui a ses abattis à proximité. Face au débarcadère, un canal du polder permet d’y accéder assez facilement. Il reste encore les vestiges de l’ancienne machine à vapeur et une quinzaine de marmites à sucre en fonte disséminé au milieu des anciennes plantations de cacaoyers.

Certains n’ont pas compris l’intérêt de descendre à la pagaie. Mais n’utiliser que la force de son corps c’est s’obliger, sans erreurs possibles, à être à l’écoute du monde qui nous entoure,  savoir s’appuyer sur le vent, le courant, et la marée et faire de tout cela ses alliés.

Nous avons donc mis 10 heures et deux marées pour rejoindre Ouanary de Saint Georges de l’Oyapock, le même temps  que celui mis dans un récit de 1891.

Mais nous n’avons pas perdu ces deux jours, nous les avons gagnés.

Photos: Catherine Fournier, Nicolas Quendez, Johan Tascon, Jean Mols et Philippe Goergen.