Sortie Canoë au Saut Grand Machikou

Vendredi 14 avril – Départ

Rendez-vous à Régina à 8h avec Silva, le piroguier, pour charger les trois canoës, le kayak et toutes nos affaires. Deux pirogues sont nécessaires pour transporter l’ensemble de notre troupe de huit. L’objectif de la sortie n’est pas encore définitivement arrêté : rejoindre saut Grand Kanori ? Aller jusqu’au premier saut de la Couy ?

Après cinq heures de remontée, nous arrivons en début d’après-midi sur une île en bas du saut, où nous installons le premier bivouac. Puisque nous avons encore de l’énergie, nous passons la soirée à jouer à un jeu – ce sera la dernière fois.

Samedi 15 avril – Remontée du saut

Départ enthousiaste, mais notre ardeur se heurte rapidement à la force du courant et la succession des passages techniques. Nous enchaînons les bacs et tentatives de bacs dans tous les sens, les cordelles et, pour les moins concentrés d’entre nous, les quasi cravates. Tandis que Laurent part en missions régulières de reconnaissance à la recherche des passages les plus praticables entre les îles, nous profitons du paysage splendide et Marilou et Matthieu taquinent d’un peu trop près un nid de guêpes – heureusement Cathy veille et écarte l’allergie aux piqûres de quelques comprimés bien placés.

Nous arrivons finalement à la tête de saut (magnifique) que nous franchissons grâce un layon de portage de 300m environ, assez dégagé.

La nuit s’apprête à tomber, nous avons avancé d’1,5 km à vol d’oiseau et nous sommes fourbus. Nous trouvons assez rapidement une île de bivouac très agréable, avec petite plage d’un côté et grande dalle de l’autre. Nous sommes bien trop fatigués pour jouer à quoi que ce soit, mais heureusement, la journée du lendemain promet d’être plus tranquille.

Dimanche 16 avril – À l’assaut de l’Approuague

Départ enthousiaste, nous attaquons la remontée de l’Approuague avec vigueur et optimisme. Le moral est bon et c’est tant mieux, car cette partie n’est pas la plus intéressante de la sortie, et le courant est fort. Le saut Ménado est presque sous l’eau, les biceps chauffent. Après une journée d’efforts, de sueur et de larmes, nous avons parcouru une quinzaine de kilomètres.

Nous trouvons un bivouac immense, déblayé pour accueillir un grand nombre de personnes.  Finalement, cette journée n’a pas été plus tranquille. Sagement, personne n’évoque la possibilité de jouer à un jeu. L’idée initiale de remonter jusqu’au saut Grand Kanori a pris du plomb dans l’aile.

Lundi 17 avril – Découverte de la Couy

 

Départ enthousiaste, nous sommes tout près de la confluence de la Couy et nous avons hâte de nous retrouver sur une crique moins large. La perspective de manger l’aïmara pêché par Georges le matin même pour le déjeuner est alléchante, et après deux derniers kilomètres sur l’Approuague, nous profitons tout à notre aise des détours verdoyants de la Couy. Malgré l’ardeur qu’Aloïse, Marilou et Carmen mettent à entonner tout Brassens à tue-tête, nous voyons quelques iguanes se jeter dans l’eau, toute une famille de loutres géantes nous fixer avec circonspection, un grage nous ignorer royalement alors qu’on a failli lui mettre le pied dessus, des oiseaux, des fourmis.

Nous remontons jusqu’au saut Daudet, premier saut de la crique : l’endroit est idyllique. Nous installons le bivouac sur l’île en face du saut, vraiment toute petite mais dotée d’une dalle. Il y avait en fait un autre spot, juste au bas du saut, avec plage et espace dégagé, mais un peu moins facile d’accès. Est-il besoin de préciser que même si cette journée fut moins intense que les deux précédentes, nous ne parvînmes pas à trouver la motivation de veiller pour jouer ?

Mardi 18 avril – Redescente jusqu’au saut Grand Machikou

Départ enthousiaste d’une partie du groupe pour explorer le saut à pied, expédition immortalisée par Davon, photographe officiel du groupe. Puis, en milieu de journée, départ enthousiaste et en retard pour redescendre la Couy et l’Approuague, une trentaine de kilomètres au total. Le courant est avec nous cette fois, et malgré les craintes nous arrivons avant la nuit au bivouac du samedi. Le niveau de l’eau est beaucoup monté. Nous aurions pu avoir l’énergie de jouer, mais nous avons préféré débattre féminisme et portage de canoës.

Mercredi 19 avril – Descente du saut et retour

Départ enthousiaste pour affronter le saut en sens inverse. L’eau est beaucoup plus haute qu’à l’aller, le courant très impressionnant. L’expérience de Laurent permet au groupe de descendre sans encombre, au prix de quelques « ancres humaines » à l’arrière des bateaux. Il faut tout de même dégager un chemin entre les arbres pour improviser un portage au milieu d’un passage trop tumultueux, mais nous finissons par arriver, soulagés, au point de rendez-vous avec les piroguiers. Ceux-ci nous ont préparés des coumarous et des jamais goûté pêchés le matin même, un régal.

 

Récit : Carmen
Photos : Davon Henry

A propos de Davon

Fan d'expéditions en nature et de road trip à travers le monde. Photographe portrait et communication. www.davonhenry.com

4 commentaires à propos de “Sortie Canoë au Saut Grand Machikou”

  1. Merci beaucoup pour ce partage d’aventure! Ça avait l’air d’être très chouette !

  2. Merci pour ce récit haletant et les photos spectaculaires de cette aventure! A venir la suite : la Couy ou Grand Kanori, toujours plus loin! Mais on va attendre que le niveau de l’Approuague baisse… cette fois!

    • Merci Laurent pour ce retour et surtout pour l’organisation minutieuse de cette superbe sortie pleine de péripéties. De beaux souvenirs ont été créés !

      Partant pour la prochaine… Et oui, on se grattera un peu moins la tête avec un peu moins d’eau !